« Bourgeon de mars emplit les chars de sarments, bourgeon d'avril le baril, bourgeon de mai la cave »
Les saints de glace sont une période climatologique située, selon des croyances populaires européennes du Haut Moyen Âge, autour de saint Mamert, saint Pancrace et saint Servais traditionnellement fêtés les 11, 12 et 13 mai de chaque année. Ces saints sont invoqués par les agriculteurs pour éviter l'effet sur les cultures d'une baisse de la température qui s'observeraità cette période et qui peut amener du gel (phénomène de la lune rousse). Une fois cette période passée, le gel ne serait plus à craindre. La lune rousse est la lunaison après Pâques, une période où,lors de nuits sans nuages, il y a des risques de gelées qui font roussir les jeunes pousses des plantes.
En cette époque de glaciation de relation ukraino-russes et de refroidissement communautaire au-dessus de notre aéroport national, Villers-la-Vigne grelotte sous la pluie glacée de mai. Heureusement, notre passion est brûlante et le foyer qui couve en nous depuis 24 ans chauffe nos muscles, nos mollets et nos biceps.
Deux équipes se créent, l’une très Viti avec le binage rotatif sous le rang et la plantation des 25 pieds manquants de Regent et Phoenix. Chapeaux, casquettes et couvre-chefs en tout genre sont de sortie.
On entendit même un grand Sultan du Sud crier par-dessus la vigne : « Inlève tin capiot v'là un ch'ti qui passe. Ti ch'te r'connos, t'es d'min coin ! » (Enlève ton chapeau voilà un Nordiste qui passe. Je t’ai reconnu. T’es de mon coin).
L’autre équipe s’occupe de monter le chalet chanusien en mélèze de 6 mètres sur 3. Parmi les conifères européens, le Mélèze est l'essence qui fournit le bois le plus dur et le plus résistant. Il est classé généralement dans les bois mi-lourd et mi-dur. Cela est dû à sa forte densité, la plus élevée de nos résineux. Sa grande rigidité en fait un excellent bois de structure. Sous la scie de Nicola, guidés par les plan d’Edmond, sous la conduite du contremaître Jean-Jacques, les menuisiers Patrick, René et Eric, s’affaire à présenter à l’Ingénieur André l’alignement le plus pur.
De temps à autres, un inspecteur des travaux finis vient vérifier si le fût du canon est encore tiède.
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Le vignoble est beau. Bien tondu, bien taillé, tous les nouveaux plants sont installés. Nous avons 1000 pieds à Villers-la-Vigne maintenant. Il n’y a plus qu’à faire du bon vin dans le nouveau chai. Mais cela c’est pour l’automne. D’ici là, encore de grands moments de sueur, de convivialité, de discussions progressistes et de godets vidés.