Dimanche 12 juillet 1789, Place du Palais Royal, à Paris. Juché sur une table du Café de Foy, Camille Desmoulins, une épée dans une main, un pistolet dans l’autre, une feuille verte à son chapeau, haranguait la foule des parisiens venus l'écouter, les appelant à s'armer, et donnait le signal de l'insurrection. La suite, nous la connaissons.
Dimanche 28 août 2011, Clos de Villers-la-Vigne. Juché sur une table de pique nique, André, un sécateur dans la main, un seau dans l'autre, une feuille de vigne à la boutonnière, haranguait la foule des vignerons venus l'écouter, les appelant à s'armer, et donnait le signal de la vendange du Phoenix 2011. La suite, la voici.
Ce matin là, une quinzaine de vignerons avaient répondu "présent". C'est Olivier qui avait battu le rappel des troupes, par e-mail. Cette année encore, la date des vendanges avait dû être avancée, la pourriture menaçant la récolte, suite aux conditions climatiques que l'on sait.
Les quatre rangées de Phoenix qui occupent les terrasses supérieures du clos furent vite délestées de leur grappes. La quantité était au rendez vous.
Vint ensuite le travail de tri.
Deux grandes tables de tri avaient été dressées. La précieuse récolte y fut amenée. Chaque grappe fut examinée, scrutée impitoyablement, et débarrassée des grains pourris, mauvais, ou trop peu épanouis, et donc porteurs d'acidité. Egalement, les locataires indésirables qui y avait élu domicile sans en avoir demandé la permission (coccinelles, perce-oreilles, et autres petits escargots) furent ainsi invités à se reloger ailleurs.
Vous en connaissez beaucoup, vous, des domaines où l'on trie de façon aussi chirurgicale? Mais quoi! Ferait-on un bon vin avec un mauvais jus? La qualité d'abord!
Ce travail, effectué dans la bonne humeur malgré le ciel peu engageant, fut achevé en fin de matinée, alors que quelques gouttes d'eau commençaient à tomber, et les verres à se remplir de vin.
Pendant ce temps-là, au chai, on s'affairait depuis 8 heures du matin. Il fallait tout mettre en place avant l'arrivée de la précieuse récolte. Cette année, il a été décidé de faire de la mistelle . Cela nécessite de pasteuriser le jus après l'avoir extrait. Luc De Vos avait apporté le matériel nécesssaire à cela. Un grand merci à lui.
Le raisin fut donc égrappé et foulé, puis pressé. Le précieux liquide ainsi récolté fut ensuite mis en flacons, que l'on déposa dans la cuve en vue de la pasteurisation. 35 litres de jus furent ainsi traités.
Olivier m'a confié que comme il restait du jus, on pourrait même faire un peu de vin blanc. Vous savez, cette fameuse AO non C "De derrière les fagots" qui, comme chacun sait, peu réserver de fort belles surprises. Mais chut! C'est un secret.
La journée fut longue pour certains, présents de 08h00 à 18h00. Ceux là accueillirent la pause pique-nique avec un plaisir bien légitime. Nous aussi, d'ailleurs… 😉
La journée s'acheva par le classique travail de nettoyage du matériel et du chai, et par le rangement.
Olivier me charge d'adresser un grand merci à toutes celles et tous ceux qui ont apporté leur contribution à la réussite de cette journée.