Hallo an alle,
Willkommen Freistaat Bayern, je vais balbutier la suite en français ce sera, je pense, plus agréable pour vous… et pour moi.
Je suis tout particulièrement flattée de l’honneur qui m’est fait de pouvoir, par ce billet, partager avec vous tous ces écrits que vous m’avez vu gratter, croquer, coller,…
Un tout grand merci également à nos guides et organisateurs avisés pour tout leur savoir et altruisme qui m’ont permis de charbonner les pages blanches du fameux carnet de voyage, que je ne considère plus comme étant le mien mais comme étant un gage de mémoire faisant maintenant partie de l’héritage Villers-la-Vignois.
Et encore quelques lignes pour remercier chaleureusement tous ceux et celles qui ont déposé dans le dit carnet ces quelques pensées témoignant toute votre véhémente sympathie.
Pour permettre à tout le monde de se mettre au parfum il est recommandé de connaître quelques us et coutumes d’usage bavarois.
Kleines Bier = petite bière
Ein Halbes = un demi « hoo mais je vais jamais réussir à boire tout ça » phrase fréquemment entendue durant tout le séjour.
Mass = un litre ou au choix avec plusieurs pailles.
Knödel = pâte formée d’ingrédients variables et éventuellement fourrés, façonnée en boules, qui sont pochées. Ils peuvent être salés ou sucrés.
Brotzeit = grande planche de charcuterie, agrémentée du litre (ou du demi litre) de bière. Composé généralement de jambons divers, poitrine de porc (fumée ou non), cervelas, boudin, saucisse de foie (miam), chorizo, mais aussi du fromage de montagne et de l’Obatzda, crème de fromage typique un peu épicée couronné d’une rondelle d’oignon rouge!
Spanferkel = cochon de lait à la broche (5h00 pour 12kg), essentiellement consommé durant l’Oktoberfest
Bratwurst = saucisse précuite très populaire à base de porc et de veau ou seulement au veau
Mousse au chocolat = non, souvenir trop pénible.
Pour résumer, la cuisine bavaroise se caractérise par son abondance qui constitue le symbole de l’hospitalité par excellence.
Nous voilà donc sur cette épopée Bavaroise.
Souvenons-nous.
10 mai 2011 : Tous au rendez-vous avec des yeux encore pleins de sommeil, c’est sur la route que nous récupérons doucement ces quelques heures manquantes.
Arrêt sustentatoire à Eberbach, qui est le plus grand domaine viticole d’Allemagne. C’est au Kloster Eberbach que nous attendait notre première table magnifiquement décorée de fleurs et de Brotzeit, dans cette prodigieuse abbaye cistercienne et pas n’importe laquelle, là même qu’ont été tournées lors de l’hiver 1985-1986, les scènes intérieures du film « Le Nom de la rose »
En route, il nous reste 400km, Oufti !
Nous sommes passés entre autre par le jura Allemand, région calcaire coquillier ou muschelkalk si vous préférez, idéale pour la vigne!
Le voyage s’est accompagné de quelques morceaux de musique classique dont je ne retrouve pas le nom, … qui m’ont bercée à l’heure de ma sieste sans doute !
Nous voilà passant aux confins du Danube, du latin Danubius qui serait le nom d’une divinité des fleuves (le plus long d’Europe), Il prend sa source dans la Forêt-Noire pour se jeter 3.020km plus loin dans la mer Noire par un delta qui sépare la Roumanie et l’Ukraine.
19h00 nous voilà arrivés à Wörth an der Donau dans la résidence hôtelière Gasthof Rosenhof qui nous accueille pour 4 jours. Itinéraire : valise – clé – chambre – apéro – repas – chants. Les 3 derniers points sont à peu de chose près ce qui s’est réitéré chaque soir, si nous avions voulu prendre les présences, tout le monde était au rapport, sans exception, haaa on ne change pas une équipe qui gagne!
11 mai : première journée de découverte en partance vers Regenburg (Ratisbonne), après le mal de car voici le mal de mer,…je blaaague, d’ailleurs il me semble que notre chauffeur émérite Thierry Passion du voyage ne s’est jamais plaint d’un quelconque débordement biliaire. Mais voilà que je m’égare.
Donc, petite croisière sur le Danube certes fort agréable et ensoleillée. Destination Le Walhalla : temple néo-dorique en marbre édifié entre 1830 et 1842 par l’architecte Leo von Klenze pour le compte du roi Louis Ier de Bavière. Sorte de mémorial de 129 bustes des grands hommes qui illustrèrent la civilisation allemande : artistes, militaires, etc. Et celui qui trouve Jean-Paul a gagné la floche!
Il se fait faim, nous nous laissons conduire jusqu’à la ravissante maison bleue tenue par Sabine Heitzer « Weinstube Zum Vogelherd » et je vous le donne en mille, Brotzeit au menu ! avec en bonus concert intimiste du groupe Slave mondialement connu dans la région, que j’ai surnommé les « Volare Marina’sss »
Nous avons eu également droit à une visite du vignoble pentu à 153° aux pieds déchaussés. Une inquiétude se marquait sur le faciès du vigneron propriétaire, la sécheresse, qui l’eut cru, avec ses 12mm de pluie en mars et ses 7mm en avril, à ce rythme là il pourra vendanger du raisin sec ! Mais nous lui souhaitons de tout coeur tous les cumulonimbus du monde. (Expression belge qui peut se traduire par « la drache nationale »)
Et n’oublions pas d’applaudir Monique la sulfateuse. Clapclap !
Ce déjeuner fut suivi d’une visite d’un vignoble-musée à Bach an der Donau le « Baier Wein Museum » qui compte déjà 1.300 ans d’histoire du vin. Au 16°s le vin avait sa renommée en Bavière mais après une période de grand froid le vin ne tient pas et est remplacé (Damned) par la bière blanche. Après la 2ième guerre mondiale seulement 4 familles cultivent la vigne. Dans les années 1950, le Docteur Hans Ries a l’idée de replanter des pieds de vignes et travaille avec ces familles devenues propriétaires de leur terrain. Dans les années 90 les événements menacent le toit de ce vignoble qui a pu être sauvé pour se métamorphoser en musée, ce fut une chaleureuse visite abreuvée d’histoire, de vin et de pièces rares dont une ancienne presse tout à fait spectaculaire.
12 mai : Debout à 6h30 (outrage !) pour une grande journée en Tchéquie. Au risque d’en décevoir plus d’un je suis au regret de vous annoncer qu’ils ont été élus plus grands consommateurs de bières, re-outrage !
Nous voilà arrivés à Plzen pour la visite de la brasserie de renommée « Pilsner Urquell » datant du XIIIe siècle.
Notre guide Lenka nous a plongés dans les tréfonds d’histoire et de balades souterraines, une véritable vie sous la ville avec ses 9km de cave.
Cette brasserie contient également 130 réservoirs allant de 800 à 4.800 hectolitres, des anciennes cuves de fermentation pour l’histoire, et une salle de brassage impressionnante où s’effectue la décoction à trois paliers abritant des cuves de cuivre sauf 2 en inox.
La Pilsner Urquell au triple brassage contient 98% d’eau de Pilsen, le malt obtenu à partir d’orge de Bohême qui donnera l’arôme et le houblon granulé de Bohême également et réputé dans le monde entier qui donnera son goût amer.
L’orge germera pendant 5 jours, ensuite séché jusqu’à ce que les germes tombent.
La levure la « H-strain », cultivée dans la brasserie, garantira une fermentation optimale.
Pour arriver dans nos verres, le parcours totalement informatisé durera une quarantaine de jour dont 12 jours de fermentation (fermentation haute : 15 – 20°) et 30 jours de maturation.
Nous avons terminé cette visite par la dégustation de la bière non filtrée, amer à souhait mais pour ma part très appréciable !
Après cet apéritif, notre déjeuner nous attendait dans l’incontournable restaurant « U Salzmanannü »
Au retour, petit passage sous la pluie à Marienbad, devenue station thermale en 1813 ! Dégustation libre des diverses eaux aux vertus curatives, à en goûter toutes leurs saveurs je n’ai plus aucun doute sur leur efficacité !
Sur la route du retour, nous nous sommes fait arrêter par la Polizei, finalement avec un large sourire et la présentation des papiers ils nous ont libérés assez rapidement.
Au soir une table grecque nous attendait à l’hôtel, spécialité de nos hôtes, qui, je pense maîtrisent mieux la gastronomie Grecque qu’Allemande, ce qui a inspiré nos amis vignerons à pousser la chansonnette à boire et Marianne un sketch angéliquement moustachu qui a enchanté la gente masculine… ou pas !
13 mai : En route pour Regensburg (Ratisbonne), ville fortifiée septentrionale de Bavière. Le Danube s’y divise en 2 bras. Sur le territoire des Celtes, les Romains ont établi en 179 Castra Regina, un camp militaire, à l’endroit où la Regen se jette dans le Danube, on peut encore y voir une partie de la porte romaine. En 739 saint Boniface, l’apôtre de la nation allemande, y établit un évêché. La ville atteignit son apogée politique et économique au XIIe/XIIIe siècle quand elle se trouvait au carrefour de grandes routes commerciales importantes. En 1245 l’empereur Fréderic II octroya à Ratisbonne le rang de ville libre d’Empire (« Freie Reichsstadt »). En 1663, la ville devint le siège permanent de la diète (« Immerwährender Reichstag »). Durant la Première Guerre mondiale, le principal camp de prisonniers de la Bavière était situé à Ratisbonne. Seconde Guerre mondiale, n’étant guère industrialisée elle fut ainsi très peu touchée par les bombardements alliés. A l’après-guerre, implantations industrielles ainsi que la fondation de la 4e université bavaroise dans la ville en 1967.
Voilà pour le petit intermède historique.
Nous concernant ce fut une journée libre. Me voilà donc avec mon baluchon partie seule à la conquête de la ville de la saucisse à déambuler dans les rues au charme bavarois. J’ai été comblée par ses couleurs, ses ruelles étroites, son hospitalité, sa magie piétonnière et bucolique, ses boutiques villageoises, …!
Pour le déjeuner, j’ai retrouvé à la « Familienbrauerei Jacob » certains de mes camarades pour partager une assiette de Bratwurst, cette fameuse saucisse disponible en plusieurs formats, accompagnées de sa choucroute chaude, sa fabuleuse moutarde, son pain à 0,80 € et son aimable chope bien froide.
Wolfgang du vignoble visité la veille s’est aimablement proposé pour nous faire une visite guidée de la ville, que je n’ai personnellement pas suivie mais qui, je pense, a été d’un enseignement précieux pour ceux qui l’ont accompagné.
La suite de la journée fut tout aussi romantique que la matinée, assaisonnée de cathédrales, de maisons de travers et d’autochtones en habit de parade. Oui vous avez bien lu, parade, nous avons eu droit par le plus grand des hasards à un défilé folklorique mélangeant toutes les coutumes en 2 costumes avec la fameuse culotte tyrolienne pour les hommes et la robe à balconnet pour les femmes. Ames locales suivies de chevaux de traits, d’orchestres bombardons et autres instruments qui font tout le charme de ce type de festivité.
Mais voilà l’heure de l’apéro arrivant à grand pas, de l’autre côté du pont au « Die Alte Linde » dite la « maison de l’asperge », une question me saute au cerveau, embauchent-ils leur personnel en lien direct avec cette notoriété ? La question reste ouverte. Nous profitons de cette grande terrasse ombragée avec vue sur les maisonnées que nous quittons doucement et dont nous gardons encore toutes leurs couleurs imprimées sur nos rétines. Note personnelle, j’ai eu droit à l’autographe du serveur !
Dernière soirée à l’hôtel, on nous demande d’être à 20h00 pétante pour le dîner, car les tenanciers sont un peu fatigués, mais de quoi, je ne sais pas ! A TAAAAAAble, ce dernier festin fut accompagné d’un DJ bavarois, il chante, il joue du synthé et de l’accordéon, il vend son CD, je pense qu’il maîtrise ! La fin du repas s’est terminée sur la dancefloor pour certains ou autour d’un verre pour d’autres, en l’occurrence moi. Je tiens encore à m’excuser pour avoir décliné l’invitation de Paul qui m’avait gentiment proposé de sketter une danse avec lui.
14 mai : nous quittons l’hôtel définitivement, dernier petit bisou de loin à notre hôte et nous voilà sur le chemin du retour qui se fera en 2 étapes.
Nous faisons un arrêt à Iphofen, sorte de petit village typique des boules à neige aux couleurs chatoyantes. Chaque maison est entretenue avec une minutie d’horloger, tout simplement ravissant !
Nous nous dirigeons ensuite vers le vignoble « Emmerich » tout près d’Iphofen. Entreprise familiale depuis 5 générations. Mesurant 40.000 pieds de vigne.
Le déjeuner peut commencer, accompagné d’une dégustation de vin blanc et rouge.
Il faut savoir que la classification des vins allemands répond à des critères dits scientifiques et est distinguée par catégorie : les Tafelwein, vin de table. Le Landwein, vin de pays. Qualitätswein,
vins de qualité. Prädikatswein, vin de Label, qui inclut six sous-catégories : Kabinett, réserve. Spätlese, Vendange Tardive. Auslese, vins nobles. Beerenauslese, vins riches. Eiswein, grappe naturellement gelée. Trockenbeerenauslese, maturité maximale, vins riches, doux, exubérants, rappelant le miel.
Nous avons donc dégusté un Rivaner, Silvaner, Riesling, Scheurebe, Bacchus, Merlot avec une vue imprenable sur les vignes. Que d’engouements, de partage et d’avis partagés aux tablées sonores et joyeuses. Je laisserai à chacun l’opinion de son palais.
Direction Würzburg, point de départ septentrional de la Route Romantique se situant en basse-Franconie sur les 2 rives du Main.
Jean Philippe François de Schœnborn, prince épris de magnificence, fit construire « la Résidence » à partir de 1720. Travaux placés sous la direction de l’architecte Balthasar Neumann, c’est la plus exubérante des variantes du style rococo européen.
La cathédrale Saint-Kilian est un chef-d’oeuvre de l’architecture allemande du XIe et XIIe siècles. 1402, fondation d’une des plus anciennes Universités. Et j’en passe et des meilleures.
Visite libre de ces chef-d’œuvres architecturaux. Ca vit, ça bouge au rythme de théâtres, d’opéras et d’une jeunesse très présente, peut-être moins pittoresque que nos visites « urbaines » précédentes, de par son effervescence déjà beaucoup plus citadine.
Départ 18h00 vers notre dernier lieu de villégiature « Weinhaus Flach » à Erlabrunn à 10 km de Würzburg. Le confort et la convivialité étaient au rendez-vous, cette longue route nous a permis d’apprécier ces agréments à sa juste valeur.
C’est détendus et quelques peu affamés que nous nous réunissons au restaurant de l’hôtel où se prépare notre festin, que je me dois de qualifier de savoureux.
La fin du repas arrive, Marianne et Monique aussi, nous offrant pour ce dernier soir une petite série de sketch de derrière les fagots avec la participation de Germaiiiiiiine et André, petit rappel, est-ce que tout le monde à bien vérifié son assurance incendie ? Je m’en voudrais de ne point le signaler.
Petit passage par la boutique des lieux « der-Hofladen », savamment décorée de récipients en verre contenant de l’eau de vie aux parfums et aux goûts enchanteurs, du vinaigre, de l’huile d’olive et j’en passe… ça donnerait presque envie de parler allemand tiens !
Une bonne nuit de repos avant la dernière ligne droite.
15 mai: Levés aux aurores, nous voilà requinqués et déjà le souvenir vient poindre son nez, comme une rosée matinale, fraîche et légère.
Notre dernière journée s’achève sur une visite au vignoble familial « Weinhaus Kaiserstuhl » à Neustadt-Hambach. Nous sommes agréablement accueillis par Paul Nickel & Söhne. Une visite de l’infrastructure nous est proposée. Nous avons croisé des cuves en acier, 2 fûts en bois qui ont plus de 40 ans, des réservoirs en ciment aux parois en verre d’une capacité de 12.500L, une machine pour le filtrage et une grande embouteilleuse vers où le vin enfin prêt arrive pour y être mis en bouteille jusqu’à concurrence de 1.800 bout. à l’heure. 70% des bouteilles sont recyclées. 50% de bouchon de liège est utilisée pour 50% de bouchon de liège comprimé. Cette petite visite se termine sur un déjeuner et une dégustation de leurs produits. Nous avons donc dégusté un Rivaner trocken, Weissburgunder, Riesling, Siegerrebe, Merlot, Cabernet.
Nous avons passé un dernier bon et merveilleux moment ensemble sur un arôme de départ comblé de souvenirs, d’histoires et d’enseignements.
C’est le cœur et l’estomac bien rempli de toutes ces bonnes choses que nous reprenons la route vers Villers-la-Ville où nous arriverons en soirée.
Il y avait encore beaucoup de choses à raconter et ce résumé déjà bien long ne fait que témoigner d’une infime partie de tout ce que nous avons vécu ensemble et avec la joie de se retrouver sur d’autres rives en ayant l’euphorie de se dire « l’année dernière à Marienbad »
Votre reporter de voyage
Carine