Chronique sur le vif, véritable et presque vraie
VENDREDI – Soave
[ pour commencer, quelques lignes sur l’air de La Mamma, de Charles Aznavour]
Ils sont venus, ils sont tous là
A l’aéroport de Charleroi
La rime est pauvre, je vous l’accorde
Mais Ryanair est dans nos cordes
Passées les Alpes étincelantes
Les 4 000 mètres époustouflantes
Nous voici fort brutalement
Sur le tarmac sans ménag’ment
De nos pilotes certains diront
Sont-ils dopés, est-ce qu’ils se bourrent ?
Est-ce l’Überwald, la Syldavie
Qui vers ces lieux nous font piquer?
N’y aurait-il pas les TEC wallons
Pour atterrir en bons garçons?
Accrochons-nous, les vignerons
A Vérone nous nous poserons
Nous voici tous escaladant la grand-rue de SOAVE, courbant l’échine de peur de recevoir en coup du lapin l’une des bouteilles suspendues, menaçantes par-dessus nos têtes, flacons sans aucun doute vidés lors des multiples séjours de repérage consentis par nos GO.
Citons ceux-ci sans plus attendre:
Jacqueline la Googleuse
Marie-Christine la Matheuse
Renato et Daniel, les régionaux, calés comme pas deux en matière de Soave, Valpolicella, Recioto et Amarone
Nicola enfin, impérial, plus Romain qu’imaginable
…tous ces potes rassemblés sous la bannière REJANI ayant réussi dès le premier soir le tour de force de nous convier dans un lieu dénommé, ça ne s’invente pas
Osteriadiviadiroma.com
Aux oubliettes, les rêves conquérants des empereurs, les chaussées quadrillant le monde romain, un centurion à chaque carrefour ! Tous les chemins mènent à Rome ? Pas du tout par Toutatis !
Depuis l’idée pionnière de ce patron de bistro de déposer, petit R dans petit rond, Osteria di Via di Roma, tenons-le nous pour dit, vigneronnes et vignerons de Villers
Seule la grand’rue de Soave mène à Rome
Lointaine pourtant nous apparaît la Rome de la Louve ce premier soir lorsqu’à nos fourchettes avides s’offre de la cochonaille, d’abord crue puis sous forme de jarret de cochon de lait. Waouw !
Et avec ça, des pâtes ? Des macaronis? Que nenni… Des pommes de terre en abondance.
Séance tenante, notre voisin de table, docte et incorrigible adepte du saint Empire Romain Germanique, nous rappelle que SOAVE est très proche de l’Italie ex-autrichienne …d’où sous le couteau, le porc et la patate !
Dans les verres en revanche, ni riesling ni spätburgunder, mais déjà les merveilles d’ici, Soave et Valpolicella, avant-goût de ce que nous réserve la tournée REJANI des vignerons.
SAMEDI – Modena et Lambrusco
A peine installés dans la car au départ pour MODENA, nous assistons au chassé-croisé de la boule orange et molle qui sert de micro aux deux GO, lesquels nous documentent exactement sur que chacun d’eux avait préalablement dit à l’autre qu’il (ou elle) avait bien précisé qu’elle (ou il) le dirait soi-même.
Tout rentre rapidement dans l’ordre et la sérénité lorsque, du poivron rôti, – pour que nul ne l’ignore, c’est le nom de scène de Nicola chantant – donc du poivron rôti, on passe au grand Pavarotti, ce voyage étant marqué du signe du Bel Canto.
Le long de l’A22, le regard se perd sur la plaine infinie. De vastes étendues jaunes, de la moutarde pardi. Dans le car, quelqu’un risque „mostaza“ ?? Mais non, réfute sa voisine, faux ami, pas toi, le mot. „Mostaza“, c’est la sauce aux zestes d’orange qui agrémentait le jarret hier soir.
Il se perd le regard aussi, sur le chapelet qui dit oui qui dit non, brinquebalant au gré des cahots,
chapelet suspendu au rétroviseur du car.
Modène et Vatican plein sud, d’autant plus que, troublante coïncidence, à Soave à 20 mètres de notre hôtel RoxyPlaza trône une statue de ND de Lourdes plantée là dans les années 30 du siècle passé à l’occasion des 75 ans de ses apparitions. Apennins et Pyrénées même combat? Chi lo sa?
Au passage, en évoquant notre première visite du jour, Jacqueline nous avait mis des chevaux cabrés plein les yeux, des effluves de ricin au nez, et un cercle de bois en noyer poli sous les mains, en traçant à grands traits l’épopée FERRARI.
Savoir chers auditeurs que cette aventure de géniaux mécaniciens avait démarré par des tracteurs agricoles, pour aboutir provisoirement aux bolides de Formule 1 et autres objets roulants de parade, super luxe, bad boys et compagnie.
Voyez toutefois, par exemple, l’objectif actuel de Lamborghini:
„Une Lamborghini pour tous !“
Eh bien, Jacqueline nous le révèle, Ferrari a été racheté par un groupe d’autos allemandes dont le fer de lance est depuis près d’un siècle „La voiture du peuple“
Quelle boucle magistralement bouclée:
Du travail de la terre, en tracteur, on aboutira à l’humble objectif de la voiture promise au peuple, à tout le peuple, eût-elle sous le capot un bloc-moteur en titane usiné par les géniaux mécanos de Modène. Ah! Paysans et jet set, nous sommes le peuple !
Après les multicolores bolides, nos GO nous emmènent à la découverte des délices modénais que l’on nomme TIGELLE, avec du Lambrusco rouge frizzante et un vin blanc issu du cépage pignoletto.
Nous voilà bien calés pour aborder le programme de l’après-midi. Le village de SPILAMBERTO va nous étreindre de ses bras tout noirs de Aceto Balsamico Tradizionale de Modena, le seul l’unique.
Que nous apprendront ces dames qui nous guident?
Osons d’abord un résumé expéditif
mon premier est blanc à la vendange
mon second est une attente d’un quart de siècle
mon tout est fort noir …et un peu visqueux
Ensuite, quelques notes plus techniques:
tu affûtes ta chaîne de tronçonneuse
tu charges sur ton dos l’huile de chaîne, le mélange 2T et le guide Clausse de la forêt
à pied d’œuvre, tu te plantes solidement, bien franc de pied, tu abats sans relâche, tu ne cesses que quand ta collection comporte au moins 5, de préférence 8 espèces différentes
tu ramènes le tout au tonnelier qui va sécher, découper, poncer. Et aussi cintrer des feuilles de fer et enfin d’inox etc
déjà la marmite est en effervescence, les bulles pètent à l’air, chauffe chauffe le raisin !
les blessés des différentes équipes d’intervenants soignent leurs bobos au moyen du vinaigre de 12 ans d’âge, tandis que les rescapés dégustent le vin blanc, heureusement produit par les raisins qui ont échappé à la cuisson dans le chaudron. Vous suivez toujours?
le 25 ans d’âge, quant à lui, est destiné à la vente, à un tarif que la discrétion imposée par mon statut de chroniqueur m’interdit de préciser.
Progressant vers l’Est, à la limite de la Province de Bologne, voici que s’offrent aux regards éblouis des voyageurs non frappés par la sieste, de douces ondulations de terres parsemées de cerisiers en fleurs et de vignes en pergola.
Le domaine TORRE DEI NANNI est en deuxième année de conversion bio. Chaleureux accueil par une famille de vignerons dont le père explique tout tout tout …il suffit de demander.
Accompagnés des incontournables charcuteries, nous dégustons:
1) Pétillant de cépage pignoletto, obtenu par fermentation en autoclave (méthode Charmat)
2) Lambrusco gasparossa frizzante, seco (le pétillant précédent avait 10 g/l de sucre résiduel!)
3) un autre Lambrusco „Le Ghiarelle“, issu de vignes ayant résisté au phylloxéra, franc de pied
4) Nous apprenons que la diversification en cours sur ce domaine inclut des produits de sangiovese, merlot et même riesling. A suivre !
DIMANCHE – Verona
Sous le signe des „fake news“, nos GO nous avaient indiqué que les trajets d’hier seraient les plus longs du voyage.
Donc ce dimanche, forcément plus court.
C’était sans compter sur la créativité de la TRANSCONAZO (nom approximatif), notre compagnie de car qui, pour expliquer les 30 minutes de retard à l’arrivée matinale du véhicule, nous sert le coup de la panne inopinée.
Fake news !! En fait, le chauffeur avait à conduire d’abord une troupe de Carabinieri à leur guindaille annuelle (voir plus loin) . Si non e vero, e bene trovato.
A VERONE, les deux guides, averties en songe de l’aménagement de notre horaire, en remettent une couche d’un demi-tour de grande aiguille.
Partis ensuite au pas de charge, voici que soudain, surgissant de l’ombre d’une des 40 églises s’élève une voix qu’on-groit reconnaître…no fake news, c’est bien Zoltan.
En chemin, quelques amis branchés sur la RAI captent d’horrifiantes nouvelles: dans plusieurs villes de la Péninsule, la mafia a frappé ce dimanche dès potron-minet ! Rien d’étonnant pourtant, nous disons-nous en cheminant vers la Casa di Giulietta. No fake news indeed puisque depuis les Dolomites jusqu’au fin fond de la Grande Botte, tous les Carabinieri non éclopés se sont donné rendez-vous à Vérone ce dimanche !!!
En approchant de la Casa di Giuletta, notre guide sème le doute sur la matérialité des faits. Du reste, ce balcon neuf ne fut-il pas achevé récemment, juste à temps pour l’inauguration de la liaison directe low cost entre Shanghai et Milan ?
En conclusion, retenons que ce n’est probablement pas William Shakespeare lui-même qui a écrit cette histoire en vers mais que ça fait venir pas mal de touristes, et que…
Si non e Vero na, c’est bien …truandé.
Au-delà de la maison de Roméo, nous voici face au mausolée des seigneurs de Scaliger, qui trustèrent tous les pouvoirs sur Vérone pendant 127 ans à cheval sur les 13e et 14e siècle.Leur emblème? Une simple échelle, parbleu! Multipliée à l’infini sur leurs monuments et grilles.
La visite des arènes un peu trop vite liquidée, il reste à se frayer un passage entre des fanfares de carabinieri en voie de débraillure, pour gagner le car et rejoindre les rutilantes installations du domaine CA’ RUGATE, famille Tessari à Brognoligo (Vénétie).
Plusieurs de nos vigneronnes se pâment devant la belle prestance du grand éphèbe qui nous détaille la composition des vins du domaine
pour le Valpolicella, cépages corvina, corvinina et rondinella
le Soave: garganega et trebbiano
le spumante: durello ou garganega
Le domaine de 80 ha produit 14 vins différents et possède une unité d’embouteillage de 3.000 bt/h.
Notre dégustation, accompagnée d’une table richement garnie:
1) Spumante „Fulvio Beo“
2) Soave clasico „Monte Fiorentino“ issu de vignes de 50 ans d’âge
3) Ripasso (=vin rouge de type Valpolicella refermenté sur des lies d’Amarone.( L’Amarone lui-même, que nous dégusterons chez Crosarola , étant un vin rouge produit à partir de raisins passerillés, c’est-à-dire séchés sur claies pendant 4 mois)
4) Perlara: vin blanc moelleux de type „recioto“
5) Valpolicella Superiore…qu’il eût fallu servir avant le ripasso, vu qu’il s’agit d’un vin rouge classique
Avant de quitter le domaine, un tout grand moment de beauté en chansons de montagnes, d’amour, d’émigration, de vies …nous est offert par un choeur d’hommes à quatre voix.
Grazie mile à ces huit hommes sincères, et tout autant à nos GO pour cette divine surprise !
Dernière étape de ce super-dimanche. Nous gravissons la montagne le long de la Strada di Vini di Soave, où nous attend la famille de LA PIETRA NERA, un « agriturismo » situé à San Giovanni Ilarione.
Multi-entrepreneurs, ces propriétaires d’un tracteur – millésime estimé vers les 1930, pas un Lamborghini – sont éleveurs de chèvres et cochons; viticulteurs; maraîchers; hébergeurs (notre Président y a réservé séance tenante une suite en vue d’une virée prochaine avec T); saleurs-fumeurs de pancetta, coppa et autres sopresse, car dans le cochon, tout est soave.
Restaurateurs enfin, vu qu’ils nous régalèrent toute la soirée…menu disponible sur simple demande auprès des archives REJANIennes.
De retour au pied du château désormais illuminé de Soave, nous ne perdons point de temps à en compter les créneaux façon queue d’aronde du Saint Empire Romain Germanique. Colonisant toute la terrasse du bar IL PONTO, voilà que défilent les flacons de 66 cl de Moretti et que retentissent dans la nuit quelques-unes de nos chansons à boire villersoises.
La nuit est propice aux expériences. Une vigneronne commande une boisson de plus petit volume.
Mon premier est méthanolé
Mon second est éthéré
Mon troisième est pétrolé
Mon tout est la collection, servie par un GO à la patience légendaire mais commençant à s’émousser, collection de bouteilles toutes en fin de vie fournies par le bistrotier chinois de Il Ponte.
[Sur l’air de la Marie Josèphe]
Encore heureux qu’derrière les chaises
Tout le long du trottoir du bar chinois
Encore heureux personne n’a vu
Les grappa ont fini au caniveau
LUNDI – Trento
Dans le car en chemin vers TRENTO, Nicola procède avec beaucoup de finesse au partage de l’assemblée en deux groupes
les amateurs de vieilles pierres italo-austro-hongroises
les adeptes d’un vignoble de plus – quand on aime on ne compte pas
Des premiers nommés ne me sont parvenus que des bribes d’information, l’unique élément de première main étant que là où le car les a débarqués à Trento, était planté un poteau municipal où est écrit „NO ALCOL“, ultime insulte pour un groupe de vignerons sincèrement animés d’un esprit de découverte.
Au domaine FORADORI situé à Mezzolombardo, tout concourt à nous mettre à l’aise: les plantes-compagnes semées un interrang sur deux, la viticulture bio + les bienfaisantes tisanes, le compost de sarments, la proportion blanc / rouge de 20/80 etc. Ce domaine de 25 ha, conduit exclusivement par des femmes et certifié en biodynamie depuis 2002, cultive en blanc le manzoni (croisement riesling x pinot blanc) et en rouge, le teroldego, cépage typiquement trentino dont il ne subsiste en tout que 470 ha.
Dans le nouveau chai, 150 amphores assurent les deux fermentations sur levures naturelles, lentement, jusqu’au printemps. Pas de filtration.
Notre dégustation – les blancs étant épuisés:
1) Lezer 2017 rosé, de saignée après macération de 24 h
2) Foradori 2016, sur sols alluvionnaires, macération 20 jours et élevage en cuves ciment
3) Sgarzon 2016, sols sablonneux de plaine, amphores
4) Morei 2016, sols alluvionnaires, amphores. Equilibre impeccable
Au DOC à Trento, où nous sommes tous réunis pour le repas de midi, après un risotto al dente aux asperges blanches, Nicola nous enseigne l’art de plier le quartier de pizza dans le sens du rayon pour le manger sans fourchette ni tache de coulis de tomate sur les cuisses. Brillant !
Qui diable est ce vigneron „au nom bien connu“ annoncé en guise de surprise de l’après-midi?
En allant vers ce domaine, au fond du car, section des cancres fûtés, quelques voyageurs taraudés par l’incertitude tapent quelques touches sur Google et concluent:
Si ce n’est toi, Merckx, c’est donc MOSER !
La navette opportunément prévue par nos GO ou nos jarrets personnels nous font gravir la colline jusqu’au domaine du grand Francesco, dont la demeure fut la résidence de l’évêque au cours du Concile (à bulles) de Trente.
Moser chevauche encore toujours de superbes machines, mais après notre dégustation, nous remarquons que pour descendre au village chercher sa livre de beurre, il enfourche un VTT électrique…
Belle rencontre, sur son domaine conduit en BIO, d’un sacré gaillard, grâce à sa complicité de toujours avec Renato, Nicola et Werner qui fut son pisteur en Belgique.
La dégustation:
1) Brut „méthode champenoise“ à belles fines bulles
2) Moscato Giallo (=jaune en italien)
3) Teroldego
4) Lagrein = l’autre cépage rouge typique du coin, croisement teroldego x inconnu
Retour en fin d’après-midi par le chemin des écoliers, ou plutôt des plaisanciers puisque nous longeons de port en port la rive est du LAC de GARDE. Un arrêt „technique“ agrémenté de malt, houblon et garganega nous offfre en prime un superbe coucher de soleil sur le lac.
Direction SOAVE ensuite. Magnanime, Nicola propose aux voyageurs désormais un peu dissipés qu’ils s’expriment sur leur choix de musique. Du fond du car, section cancres bruyants s’élève alors une clameur:
Pavarotti – Pavarotti – non, pas Varotti – pas Varotti – plus jamais Varotti !!
Ce fut la fin du quatrième jour, et les vignerons trouvèrent que c’était bien.
MARDI – Mantova et Valpolicella
Jacqueline nous apprend que loin d’être un salon chinois Le Palazzo TE, ni noir ni vert, est une ancienne écurie devenue résidence de prestige pour Frédéric II de Gonzague.
Recueillons quelques avis glanés au cours de notre progression, menée toutes narines en l’air.
„Quels“ obsédés“ dit l’un des nôtres dans la salle de Cupidon en observant un assemblage qui n’est pas de cépages, entre une biquette et parbleu ! son berger, tandis que d’autres vignerons braquent l’objectif de leur caméra sur un mâle médiéval fin prêt à cabrioler, longtemps avant le modèle moderne, dragueur de minettes, produit par Ferrari et consorts.
Un esthète connaisseur, Anversois d’origine, jubile d’avoir observé les œuvres d’un peintre flamand né vers 1500, venu ici pratiquer l’espionnage picturo-industriel, à moins que ce ne soit l’inverse.
Plusieurs Villersois remarquent dans une petite salle au charme fou que dès le 14e siècle, l’empereur jouait au tennis !
La lecture du quotidien La Gazzetta de Mantova nous apprend que le Conseil Municipal de Turin vient d’accepter d’inscrire à l’Etat Civil deux mamans d’un même bébé. Interview d’une des deux mères (il est vrai, conseillère communale, ça aide !) :
„Nous avons rendu courage à tous les couples gay“
Après une visite-éclair pédestre du centre de Mantova (à signaler entre autres: la Rotonda de San Lorenzo, joyau du roman), nous nous dirigeons vers le domaine CROSAROLA, à Famane, situé au centre de l’appellation Valpolicella.
Accueil souriant par Sebastiano Righetti et famille, à la tête de ce vignoble de 3 ha. Volubile, Sebastiano nous montre sa méthode de protection des vins contre l’oxydation: pas mal de cuves sont équipées d’un système d’injection d’azote.
Le casse-croûte est servi sur des tables dressées dans le chai. Après les quelques charcuteries d’usage, deux plats qui fleurent bon les vins du domaine: un risotto à l’amarone, puis des „dolce“ à tremper dans le recioto rouge.
Ici aussi, Pierre et Marie-Rose se chargeront de rassembler les commandes des Villersois …dont des fioles de 50 cl de la grappa maison.
GRAND merci à vous deux!
Notre dégustation:
1) un blanc de cépage garganega
2) un Valpolicella, assemblage de rondinella, corvina, corvinena et molinara
3) un ripasso
4) un sublime amarone, étonnamment sec, de 2012
Brillante séance, avec vue sur les collines de „Valpo“, qui ondulaient déjà avant cette dégustation, et peut-être un peu plus après.
La soirée de gala nous rassemble à l’Osteria di Via de Roma, comme le premier soir.
Il plane une atmosphère de mystère.
En effet, en vue de ces agapes, un faux tirage au sort avait désigné trois vigneron.ne.s villersois.es afin qu’ils se préparassent à nous interpréter des airs de leur choix.
De préférence du Bel Canto (voir plus haut)
Qu’ils soit permis au chroniqueur de ne pas les citer, puisque la vedette leur fut ravie par l’ époustouflant récital d’un ténor professionnel recruté par les GO pour notre bon plaisir.
Repas de fête et vins de haute tenue…menu disponible sur simple demande aux Rejaniens.
MERCREDI – Vicenza …et le retour
La dernière matinée à Soave est consacrée à la visite du domaine viticole COFFELE, certifié BIO.
D’abord instituteur, Mr. Coffele a épousé la comtesse de Soave et sauvé le domaine qui périclitait.
Pour monter au château, au volant de notre car un virtuose du passage en force ou en finesse des épingles à cheveux. Là-haut, petit vent frais en permanence, ce qui permet de pratiquer le passerillage par une méthode totalement naturelle. Point de climatisation comme chez Ca’Rugate.
Pour sécher quelques mois, les raisins blancs de …huit hectares de garganega sont suspendus grappe par grappe à des réseaux de fils disposés verticalement. Une photo vous en dirait bien davantage, mais chut …attendons le montage de Pierre !
Mr. Coffele vient de subir une opération, mais il nous fait l’honneur de nous rejoindre pour commenter la dégustation de quelques flacons du domaine.
Notre président, après avoir fait goûter une bouteille de Villers-la-Vigne comme à chacune des visites de domaines, s’adresse à notre hôte en se lançant dans une périlleuse impro où il est question de quantité de parcelles de vigne et de nombre de femmes. Bon public, Mr. Coffele (et la comtesse) prennent congé avec beaucoup de grâce.
Chargé de nos valises, le car nous dépose à la Trattoria LOVISE à Costabissara, fondée en 1893, où sera servi un dernier repas roboratif et exquis tout à la fois. Bien à l’ombre sous un ciel de glycines, nous dégustons un risotto astice (homard) ; un ragoût de manzo, maiale e vitello (boeuf, porc, veau)
avec pâtes « bigolo » ; puis du vitello grillé avec patates au romarin ; enfin, un « semifreddo » = dessert glacé aux amandes, raisins secs, jaune d’œuf, noix, nougats.
Dernière étape avant de rejoindre l’aéroport, la ville de VICENZA a vu se déployer au 16e siècle le talent d’Andrea Palladio. Il se dit que nul autre architecte n’a exercé une influence plus décisive que lui en Occident jusqu’à ce jour. Une rapide promenade à pied jusqu’à la Piazza dei Signori nous convainc de son talent, ainsi que deux « villas » de sa conception, aperçues depuis le car.
Ces villas étaient les résidences à la campagne des seigneurs possédant palais sur lagune à Venise.
Partir, c’est sourire un peu
André Sch.