« On ne m'ôtera plus jamais de l'esprit que la vie est belle » Y. C.
Faut-il qualifier la période actuelle de printanière? Certes, la végétation explose et, après tout, n'a besoin de personne pour cela. Notre vigne, c'est différent: entre elle et nous est scellée une entente tacite et solide, une sorte de pacte qui ne dit pas son nom.
En guise de renouveau et de légèreté flottant dans l'air, d'insouciance et de vitalité retrouvée caractéristiques d'un début avril, nous voici en proie à la sinistrose. Chaque soir, le journal télévisé déverse son flot de nouvelles plus graves encore que celles de la veille. Le mal rôde, il est partout, recouvre tout.
Bien que brillant haut et clair dans un ciel plus bleu que jamais, le soleil parvient-il encore à dissiper la morosité ambiante? Les moments de retrouvailles et de partage, à nous si chers, sont remis à la semaine des quatre jeudis. Chacun d'entre nous s'est grimé en un danger potentiel pour son prochain. Les gestes d'amour, d'amitié ou de convivialité qui éclairent nos vies sont devenus menace.
Dans le même temps, de nouveaux humains viennent au monde. D'autres, parfois proches de nous, le quittent sur la pointe des pieds, emportés par ce mal venu de contrées lointaines, ou pour une tout autre raison.
Et pourtant, avril est le mois de la floraison et des couleurs tendres, de la vie qui renaît. Peut-être même jusque très loin, là-bas, là-haut.
"Toi, tu auras des étoiles comme personne n'en a… Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j'habiterai dans l'une d'elles, puisque je rirai dans l'une d'elles, alors ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles. Tu auras, toi, des étoiles qui savent rire !"