Que serait notre Brabant sans les caprices de la météo ? Que serait notre petit clos sans ses matins de grisaille, eux qui savent si bien nous faire apprécier à leur juste valeur les doux rayons que ce vieux soleil daigne parfois darder sur nos cépages bien-aimés ?
C'est probablement ce que pensaient les plus philosophes d'entre nous ce matin-là, au sortir d'une période quasi-estivale. Certains avaient oublié de se lever. J'ai les noms 😉 D'autres s'affairaient déjà et aéraient le sol au pieds des cépages.
Scrotch ! scrotch ! scrotch ! entendait-on dans un coin du vignoble : une étrange machine engloutissait des brassées de sarments récemment taillés, et les hachait en un broyat destiné à être étalé entre les rangs à des fins de fertilisation, tel un or végétal. Vous auriez dû voir notre Président poussant paisiblement brouette après brouette : votre serviteur ne se pardonne pas d'avoir manqué la photo du siècle… Bah ! Nous verrons cela en troisième semaine 😉
Ordinaire, donc, cette matinée ? Dame, non ! Observez donc cette photo : il en existe peu de semblables de par le monde, pourtant si vaste. Qu'a-t-elle donc de particulier, me direz-vous ? Hé bien voilà : vous avez sous les yeux la photo d'un maître de chai fraichement promu, présentant sa première cuvée, et déjà médaillée ! Hé oui, ami lecteur, une prestigieuse médaille de bronze accordée par l'Institut allemand JKI (qui a crée le cépage Regent) a été décernée au premier millésime produit sous la houlette d'Olivier, et viendra bientôt orner ces jolis flacons. Nous en reparlerons très prochainement.
Devinez donc quel vin fut mis à l'honneur lors de notre apéro ? Apéro teinté de joie, de nos bonne humeur et rigolades habituelles, de bonheur d'être ensemble.
Mais un apéro que l'on but sans André, qui dut s'absenter quelques heures. La bouteille que nous ouvrîmes selon son désir avait valeur d'hommage. Hommage à la vie, fragile et brève, à peine plus d'un siècle, qui s'éteignait doucement au cours de ces instants. A la vie, éphémère comme le sont les larmes du vin.
Philippe Au fond du vin se cache une âme (Théodore de Banville)