Il ne fait guère chaud ce matin. La végétation au sol porte les traces des premières gelées blanches. Le soleil, de moins en moins prompt à se lever au fil de la saison, commence toutefois à s'élever dans le ciel là bas par dessus la cime des arbres. Une belle journée d'automne qui s'annonce.
La vigne s'enfonce lentement dans la torpeur du grand repos hivernal. Repos bien mérité. Car si la récolte de cette année n'a pas atteint les niveaux des années précédentes, avec les conditions climatiques, la vigne, elle, a fait de son mieux. Et nous a tout de même gratifié de 385 kg de Regent pour notre millésime 2011.
Et puis, au diable les chiffres! Maintes fois encore cette année, elle nous a rassemblés. Pour elle, nous avons unis nos efforts, partagés nos joies et …. débouché quelques flacons 😉
Ce matin, elle semble dormir encore. Nos pas se feront plus feutrés, nos gestes plus lents. C'est une grande dame, très digne, qui force le respect. Regardez la: elle est belle.
Combien sommes nous ce matin? Une quinzaine? Je n'ai pas compté. Seul Maitre Jacques, notre illustre statisticien, saurait nous dire. Bah! Qu'à cela ne tienne! Nos couettes se font de plus en plus tièdes en ces matins d'automne. Et puis, la veille au soir, … On ne saurait être au champ et à la ville.
Les filets. Il faut ôter les filets qui ont recouvert la vigne, et protégé notre récolte de la voracité des oiseaux. Il est plus que temps: la végétation enserre déjà ses mailles.
Tout ce qui pouvait servir à les lever, perches, balais, paires de bras plus longs que la moyenne, fut mis à contribution. Rang par rang, les filets furent rassemblés et rangés dans les caissettes.
Enfin, le matériel restant. Il faut l'abriter pour le protéger des intempéries. Une partie fut laissée au vignoble, sous l'auvent. Le reste acheminé au chai.
Encore une saison qui s'achève. Un dernier coup d'oeil. Une main referme la porte du clos, jusqu'au printemps prochain.
Direction le chai, à présent. Quelques kilomètres à travers la campagne villersoise éclairée par une douce lumière d'automne, et nous y voilà. Des coffres des voitures, on sortit tout un tas de choses rapportées du vignoble. Manipulations, rangement, stockage, sous l'oeil expert de Monique, qui orchestra les opérations avec le brio que l'on sait, et à qui nous avons prêté nos bras volontaires pour la circonstance.
Voilà. La saison viticole est terminée. C'est l'équipe de vinification qui occupera l'espace jusqu'au printemps prochain. Aux dires de Christophe, on peut envisager les choses avec sérénité de ce côté là.
Un dernier verre de l'amitié. Fidèle à elle même, Marianne nous a apporté de quoi réjouir nos papilles. Nous savourons ces bonnes choses, et aussi ce sentiment d'avoir uni nos efforts de si belle façon.
Le meilleur vin n'est pas le plus cher, mais celui qu'on partage. Georges Brassens