La saison a repris, le soleil nous est promis pour cette journée. Au programme : aérer le sol, épandre le purin de prêle et d'ortie (Moi, j'en raffole!), construire le bac à compost, boire un coup…
Jean-Jacques avait à peine achevé ses explications que André, mû par une énergie quatre-vingt-huit fois printanière, manipulait déjà la griffe tout là-haut, là-bas sur la dernière terrasse, avec une dextérité et une ardeur à faire pâlir d'envie.
Pour ma part, soucieux de ne pas convertir le vignoble en une réplique du champ de bataille de Verdun en ces temps de centenaire, j'ai laissé cet instrument à ses virtuoses. Je me porte volontaire pour arroser les pieds de vigne de purin de prêle et d'ortie, tout comme Richard. "Apportez vos arrosoirs !" Instruit par l'expérience, je me suis aussi chaussé de bottes. Nous voilà aspergeant nos cépages de cette mixture salvatrice (Non Richard : de l'autre côté l'arrosoir!). Pendant ce temps-là, Jean-Jacques dialogue avec quelques pieds de vigne.
Et puis, il faut aussi assembler ce qui sera notre nouveau bac à compost. Il faut d'abord dégager l'endroit qui devra l'accueillir de la végétation en cours de décomposition qui l'encombre. Armés de fourches et de pelles, voici les forçats de la vigne à l'ouvrage.
Quelques palettes qui n'attendaient que d'être recyclées, un assemblage savant, une prouesse technique très avancée, et voilà le travail !
Midi sonnant. La sauvegarde des traditions exigeant parfois discipline, rigueur et de lourds sacrifices, il nous faut mettre fin à notre labeur : c'est l'heure de l'apéro ! On l'a bien mérité, non ?
Philippe Je n'ai jamais bu de vin à Outrance , je ne sais même pas où c'est ! Pierre Desproges