Michel nous a quittés un deux janvier deux mille quinze
Le Vignoble de l'Abbaye de Villers-la-Ville est en deuil
Cher Grand Frère de cœur, La vie nous donne des cadeaux qu’il faut attraper au passage. Ils filent entre les doigts de notre vie sans prévenir, sans crier gare, tout doucement sans faire de bruit. Tu es entré dans notre vie pour Christophe et les vignerons de Villers en 2003 et pour moi en 2009. Comme du bonheur en intraveineuse, tu es entré directement dans notre cœur pour ne plus jamais en sortir. Au chai du vignoble de Villers-la-Vigne, nous te connaissions sous le pseudonyme de Mac Gyver, l’homme sans qui le vin de Villers n’aurait jamais pu se faire de 2003 à 2012, la force tranquille de la technique au service de la qualité, et au vignoble nous t’avions surnommé M carré, tes deux initiales soudées l’une à l’autre comme ce petit sourire sur le coin de tes lèvres qui ne te quittait jamais. Tu as été le doux instrument de la Providence quand je suis entrée dans ma nouvelle vie brabançonne en étant le premier à m’accueillir au vignoble et déjà à me fidéliser avec le vignoble et bientôt son Maître du Chai un peu bousculé à l’époque.
Avec toi, Christophe et moi avions maintenant un grand frère de cœur. Le vignoble lui avait trouvé en toi un pilier solide de la fantastique aventure, toujours prêt à servir l’intérêt général en nous faisant croire avec talent que ton temps était illimité. Combien de fois as-tu ouvert en premier et fermé en dernier le vignoble, le chai, la soirée Jazz et nos nombreuses retrouvailles à refaire le monde autour d’un verre ou deux de découvertes vineuses. Ton épouse, tes enfants et petits-enfants passaient toujours au centre de nos longs échanges verbaux et tes yeux malicieux trahissaient un grand amour et un profond respect pour tous ceux qui t’entouraient à la maison. Mis bout à bout, nous avons partagé ensemble des centaines d’heures d’émotions, de tendresse et d’admiration mutuelle. Tu as donné de la densité à notre temps, de la légèreté à nos fardeaux et de la gravité à nos sentiments. Tu es parti comme tu es entré dans notre vie, tout doucement, par surprise sans faire de bruit.
Comme André et Juliette nous l’écrivaient, m'enfin, t'aurais pu encore un peu attendre de trinquer encore une bonne fois, et puis de faire ensemble quelques plans sur la comète, électriques, mécaniques, de peinture ou d'horlogerie, comme tu avais l’habitude de les faire, de discourir sur les mérites de la taille machin ou de la lubrification des chaînes de tronçonneuses. Qu'est-ce c'est que ces manières de filer sans crier ouf, alors qu'on n'était pas là pour te serrer la pince? Michel, là où tu vas, n'oublie pas, tu es avec nous à Villers, à l'abbaye et à la maison, maintenant et pour toujours.
Tanja, Christophe et les Vignerons de Villers-la-Vigne