Pure coïncidence ou signe du destin, ce samedi matin, notre petit clos avait revêtu les couleurs de la Seleçao, sans doute histoire de nous donner son soutien dans ce trépidant Mundial. La fleur de moutarde rivalisait avec le feuillage de la vigne pour inspirer nos esprits vagabonds. Le lieu nous offre une fois encore toute sa magie dans l’éclatement de sa simplicité. Rien d’étonnant! Je sais, je pousse le bouchon un peu loin, Maurice, mais quelques marches plus haut, plusieurs miracles n’ont-ils pas eu lieu? Questions, Questions…
Bref, le rassemblement de nos supporters-vignerons pour notre barbecue annuel était donc cette fois marqué d’un fil jaune et vert. L’italie de Nicola et Luigi, rayures azura, se consolait d’une élimination prématurée,
tandis que la petite Belgique de Paul et Michèle, arborant fièrement les couleurs rouge et rayure blanche, anticipait déjà la prochaine victoire de nos Diables.
Une émulation telle qu’en soutien à ces hauts compétiteurs, Zoltan…et oui, regardez bien, André également, avaient troqué la bordelaise pour la spadoise. Et ce n’est pas peu dire.
Non ce n’est pas possible? Pas à ce point? Je vous rassure, l’apéro ouvrit le feu et mit illico les tire-bouchons en action. Jean-Paul, gardien de notre Phoenix, distilla parcimonieusement celui qui allait être, pour plusieurs d’entre nous, l’hôte primeur de nos verres.
Et quoi de plus normal pour un Diable, notre gardien des braises, alias Polo-le-Courtois, plongeait sur le grill, toutes spatules écartées, pour ajuster la cuisson. Les fumets variés des brochettes, saucisses, lards, scampis et autres pièces charnues émoustillaient de minute en minute nos papilles en alerte. Et sous l’oeil bienveillant d’Albert, membre fondateur de notre Confrérie, nos maitres-rôtisseurs en assuraient la parfaite rotation dans une justesse toute vigneronne
Les couleurs estivales envahissaient des assiettes bien garnies qui bien sûr trônaient au milieu de quelques quilles blanches, rouges et rosées mises en partage au gré des affinités.
Mais rassurez-vous, avant cela nous avons mis la main à la pâte…peaufinage du palissage classique avec retour de l’échalas et élimination sans relâche des entre-cœurs
Le bonheur ne nait-il pas simplement, d’un coin de table, entourés d’amis et d’une passion commune? Malgré la pluie de fin d’après-midi, les moments s’éternisent …Que la vie est douce dans notre petit clos!