Encore une belle journée qui s'annonce, chaude et ensoleillée. Août tire déjà sa révérence. Notre vignoble est tout beau, feuillu, porteur de fruits et de promesses.
Les épisodes caniculaires de cet été ont ralenti le processus menant le raisin à maturité. La vendange du Regent attendra un mois, celle du Phoenix environ deux semaines. Quelques unes de nos grappes ont souffert de la chaleur et flétri un peu. Mais dans l'ensemble, elles sont là, en bonne place et bien pendantes aux dires de certains qui n'ont pas renié les enseignements d'Epicure.
Les médias ne s'y sont pas trompés. Pas plus tard qu'hier, nous avons de nouveau focalisé leur attention. Cette fois, c'est TV Com qui eut la joyeuse idée de nous rendre visite.
Ce qui nous occupera aujourd'hui, ce sont les oiseaux. D'ordinaire, nous vivons en bonne intelligence avec nos compagnons ailés. Mais il est une période de l'année où nos relations sont plus équivoques: celle qui précède la vendange. Il faut dire qu'ils savent repérer nos grappes depuis là-haut, et viennent nous chaparder les baies les plus fournies dès que nous avons le dos tourné. Chaque année c'est la même histoire : il nous faut recouvrir notre vigne de filets, comme un voile de mariée. L'occasion d'un joyeux déballage.
Les filets, ça laisse toujours un souvenir épique. Ils faut les sortir des caisses d'où ils émergent d'une année de sommeil et les acheminer entre les rangs. Alors, les vignerons déambulent munis de balais ou raclettes qu'ils brandiront haut et clair, plus près de la voûte céleste, évoquant un quelconque rite initiatique datant de bien avant les cisterciens. Ainsi équipés ou à l'aide de bras suffisamment longs, ils soulèveront les filets afin de les passer au dessus des rangs.
A priori, c'est simple. Mais il faut avoir assisté au moins une fois au spectacle des confrères empêtrés dans les mailles, ponctué de rires, jurons choisis, railleries diverses, sans oublier les blagues de Zoltan. Croyez-moi, ça vaut le détour.
Tout ça c'est bien joli mais l'heure de l'apéro a sonné. Et ça, c'est sacré. Certains acharnés du travail bien fait s'attardent dans les rangs tandis que les premiers bouchons pètent de joie. Les apéros de Villers-la-Vigne, c'est la quintessence de l'auberge espagnole. On y apporte des verres, des réjouissances gustatives, des bouteilles venues de tous horizons, et même le fiston pour aider à les déboucher…
Villers-la-Vigne, c'est tout cela, et plus encore. Vous n'étiez pas là ? Ah, ça c'est dommage ! Allons, il y aura d'autres occasions. A ne pas rater cette fois !
Philippe Greffez des plants de rosiers sur des plants de vigne, ça fera du vin rosé naturel. Pierre Dac