10h10! Tout le monde est déjà au boulot et, une fois encore, j'arrive comme les carabiniers.
Ce n'est pas l'ouvrage qui manque: aujourd'hui, on fait la chasse aux entre-coeurs. Explications: les entre-cœurs, ce sont ces ramifications qui se développent à certains endroits de la plante et qui détournent inutilement une énergie qu'il vaut mieux consacrer au fruit.
Tout ça c'est bien joli mais encore faut-il se plonger dans cet océan de verdure: non mais, vous avez vu comme la végétation s'est développée? A peine peut-on y distinguer un vigneron. Il n'y a guère qu'à Villers-la-Vigne qu'on ose aller y traquer les entre-coeurs.
Notre vigne est peut-être touffue: n'empêche qu'elle se porte comme un charme. Regardez-moi ça! Les grappes se développent, le feuillage est fourni, le président replet, les roses bien en place et les insectes de toutes sortes attendent d'être photographiés. Chacun s'affaire. Ce travail est plaisant, propice au repos de l'esprit et aux bavardages qui vont bon train.
A l'instar de son illustre prédécesseur, Jean-Jacques prépare la potion magique: un purin d'ortie qui viendra fertiliser nos cépages le moment venu. Même si je n'appartiens pas à la vénérable communauté des druides gaulois, il accepte de m'en divulguer les secrets. Chut!
Midi! Des mains s'affairent à d'autres tâches, prolongement logique de ce qui a été effectué. L'amitié aussi, c'est sacré et ça s'entretient. Cela requiert force ressources et énergie.
Notre chef de culture nous gratifie de quelques mots de remerciements et rappelle le contexte qui donnent tout son sens au travail accompli.
Enfin les bouchons sautent. La crise sanitaire reste d'actualité et le port du masque vivement conseillé y compris pour les apéros. Qu'à cela ne tienne: à Villers-la-Vigne rien n'est impossible!