„Je suis là pour apporter sérénité et calme au collectif“ (*)
Le premier ministre ? Un philosophe / sociologue / infectiologue (barrez la mention inutile) chargé de rassurer les covidés et autres citoyens piaffant dans l'attente du sésame qui leur ouvrira les portes du vaste monde?
NON !
Le chef de la culture de Villers-la-Vigne?
Pas davantage.
Et pourtant, il aurait pu le dire en cette matinée consacrée au palissage de nos mille pieds de vigne.
Il suffisait d'observer avec quelle maîtrise il a entraîné la vingtaine de compagnes et compagnons présents dès 9 heures, à l'art du palissage du millésime 2021.
Remontons le temps sur les quelques semaines révolues.
Entre le débourrement et l'apparition des premières feuilles, nos vignes semblaient vouloir prendre tout leur temps, d'autant plus que le froid et la pluie printanière ne les incitaient pas à s'élancer à la conquête des fils de palissage.
Ensuite vint le mois de juin, ses pluies vivifiantes et ses chaleurs soudaines. Et une croissance explosive de nos Regent et Phoenix.
Résultat: pour parvenir à insérer, entre les deux cables de premier niveau, les rameaux dont certains avaient atteint 1,5 m à 2 m, concentration, douceur et extrême prudence étaient de rigueur.
Donc ni sérénité ni calme, se demandera le lecteur de cette chronique?
Et aucune nécessité d'appeler un quelconque gourou extérieur pour rassurer „le collectif“ ??
Eh bien non, nul besoin. Les palisseurs du jour n'ont pas quitté les rangs de vigne avant que tous les rameaux ne soient impeccablement alignés vers le ciel.
Enfin, tous unis pour lever leur verre de VLV orange puis rosé – suivez le geste des coudes qui se lèvent, observez la verticalité du mouvement, parallèle aux rameaux palissés – ils et elles ont simplement refait le monde, tout en s'efforçant de respecter la distance de 1,5 m imposée par le soupçon d'un résidu de covid-19 pouvant roder encore entre les murs séculaires de notre clos.
André Sch
(*) Pour les distraits: déclaration d'un Diable en ces temps d'EURO 2020