Le premier chapitre des Mémoires d'un Maître de Chai? Non, ce n'est pas à l'ordre du jour. Une lettre d'amour à l'élue de son cœur? Point n'en est besoin, puisque la belle est là, bien présente parmi nous. Une chanson à boire? Ca, à bien y regarder, ça reste du domaine du possible. Un discours pour la RTBF? Le doute est permis. Après tout, cette respectable maison a dépêché un journaliste jusqu'ici pour couvrir l'événement. Allons, glissons. Cela restera un secret…
Tout de même: cette attitude grave et mesurée me fit penser à Napoléon, à la veille d'une grande bataille. A ceci près qu'en ce jour de gloire, il ne se trouve point d'ennemis, rien que de joyeux lurons, tous unis pour servir une cause grande et belle. Et que nos conquêtes s'apprécieront en termes de kilos de raisin, de bouteilles à venir, de convergence de nos efforts, et d'amitié consolidée.
Il y a du monde. Les vendanges, ça ne se rate sous aucun prétexte.
Encore parée de ses filets aux courbes gracieuses, la vigne se donne des airs de princesse de contes de fées, belle, précieuse, attendant d'être choyée.
Cette journée est celle du Phoenix. Vous savez, le raisin blanc dont les cépages occupent les terrasses supérieures de notre petit clos ! De jolies grappes dorées nous attendent. Regardez moi ça…
Jean-Jacques harangue la foule des vendangeurs. Aux armes, citoyens ! Nous voilà formant nos bataillons, tous munis d'un sécateur et de deux seaux, l'un pour les grappes toutes belles, l'autre pour les toutes moch… enfin, je veux dire: pour celles nécessitant un tri :-p
D'abord ôter les filets. Ce sera vite fait. C'est parti !
Les grappes abondent, et se laissent récolter de bonne grâce, même si certaines jouent un tant soit peu à cache-cache dans les feuillages.
Attention : ne remplir les seaux qu'à moitié pour éviter l'écrasement des précieuses grumes, et apporter tout ça là-bas, dans la plaine.
Ohé ! du pesage !
Bien vite, la récolte s'amoncelle. C'est l'heure du verdict. L'instant est fragile. Un chiffre, un seul, validera une année d'efforts: 130 kilos. Et, par conséquent, la promesse d'une centaine de flacons à venir. Pas mal, non ?
Au tri, à présent ! Certaines grappes, atteintes de botrytis, sont étalées sur une grande table. Une par une, elles seront scrutées. Munis de petits ciseaux à ongles, chaque trieur, tel un orfèvre à l'ouvrage, en ôtera les grains attaqués. Il n'y a guère qu'à Villers que l'on est assez fous pour travailler avec une telle minutie. La prochaine fois, c'est promis, j'apporte ma loupe 😉
Les places sont chères autour de la table. On trie. On devise. On papote. Des plaisanteries fusent. Zoltan fait rigoler tout le monde avec son cousin Honoré. On évoque des souvenirs. On raconte des anecdotes. Un moment de partage et de convivialité comme on les aime.
Ca y est, c'est fait ! Vite, on achemina le raisin au chai:
Retrouvez un sympathique compte-rendu de événement, diffusé lundi matin sur les ondes de la RTBF, en cliquant sur ce lien: http://www.rtbf.be/radio/player/lapremiere/journal?d=1&t=0700&r= Si comme moi, vous êtes consterné par l'état de notre pauvre monde, ou ne souhaitez pas réentendre le récit de la dernière berlusconn**ie, zappez ces incoutournables et allez à l'essentiel, à l'index 640
A présent, une petite pause.
Classique fut notre petit pique-nique. Moins courant fut le petit événement que l'on y fêta dignement à l'aide de quelques bouteilles de champagne.
Figurez-vous que, après s'être donné le temps de la réflexion, Monique et Michel ont finalement convolé en juste noces ! Ne sont-ils pas mignons ? Nous adressons nos plus sincères félicitations à tous les deux.
Les bouchons pétaient de joie, la bonne humeur était de mise, et l'effervescence à son comble dans les verres. Elle est pas belle, la vie ?
André ne fut pas des nôtres en ces instants, occupé qu'il était avec un groupe de visiteurs. Un fort joli chapeau complétait sa plastique avec avantage, et lui donnait un air tout à fait rigolo. Dispensant ses explications dans un néerlandais des plus purs, le voilà précédant des membres de la Vlaamse WijnGilde entre les rangées du vignoble.
Pendant ce temps là, au chai, on s'affairait afin d'accueillir la récolte dignement et dans les délais impartis. Notre beau chai tout neuf connut là son vrai baptême.
Olivier rassembla ses troupes pour un petit briefing en bonne et due forme, avec le talent qu'on lui connaît. J'en vois un qui rigole !
Les opérations d'égrappage et de foulage furent menées tambour battant, les volontaires se succédant derrière la manivelle.
Mesures, estimations, petits secrets de chai, et voici nos 120 litres prêts pour la macération pelliculaire. Observez quelle technologie aboutie on utilisa pour fermer hermétiquement la seconde de nos cuves 😉
Quelle belle journée, les amis, quel moment fort comme on les aime! Pour ceux d'entre vous qui ont raté ça, vous avez la possibilité de revenir en deuxième semaine pour vous rattraper, les vendanges du Regent approchant à grands pas. C'est donc fort à propos que nous vous disons: