Depuis septembre, mois des vendanges du Phoenix et du Regent, bien de l’eau a coulé sous les ponts… et du jus de raisin dans les tuyaux et les cuves du chai de Villers-la-Vigne. Après une douzaine de sessions de travail (pour égrapper, fouler, presser, soutirer, …), d’innombrables passages furtifs (réparation, vérification, …) en soirée, et quelques apéritifs d’anthologie (les fameuses troisièmes mi-temps), nous voilà presque à la fin d’un processus cyclique entamé au vignoble il y a un an. Oui, vous l’aurez compris, les deux millésimes 2017 sont à nos portes. Ils doivent juste encore s’épanouir durant les mois d’hiver avant d’être embouteillés, … et finalement dégustés. Afin de vous mettre l’eau et le vin à la bouche, voici quelques informations sur nos futurs nouveau-nés.
Commençons avec notre produit phare, le Regent. Ce magnifique cépage interspécifique nous a gâtés en 2017. Aidé en partie par Mère Nature et la disposition unique des lieux, il a pu être mis en valeur comme jamais par une équipe VITI passionnée et dévouée. Pour la première fois, le sucre présent (qui permet de connaître l’alcool potentiel) dans nos petites baies du nord nous a donné la possibilité d’atteindre naturellement 12,5° d’alcool. Autant vous dire que la chaptalisation n’a pas eu sa place pour ce beau millésime ! Comme chaque année, la recette a été suivie à la lettre, afin que le fruit (petits fruits rouges) et les épices (poivre) puissent nous faire voyager un peu plus au sud de nos contrées parfois un peu avares en luminosité. La macération carbonique (qui nous donne du soleil dans le verre), l’égrappage & foulage, la macération pelliculaire à froid, le pressurage, le débourbage et … « last but not least » la fermentation alcoolique sont les étapes déjà franchies. Actuellement le vin connaît sa deuxième fermentation, la malolactique, dont l’objectif sera d’arrondir les angles (perception de l’acidité). Au final, dans quelques semaines ou quelques mois, à la sortie de l’hiver, la mise en bouteilles sera enfin organisée par l’équipe VINI pour les membres désireux de voir « en live » le chapitre 2017 se clôturer définitivement. En toute logique, il n’y aura alors plus qu’à ouvrir nos presque 400 flacons (pas tous le même jour évidemment !) pour profiter pleinement du vin nouveau, fruit de notre travail commun.
Le petit frère, beaucoup moins rougeaud de par nature, se porte également au mieux. Le Phoenix 2017 est au froid depuis la fin de la fermentation alcoolique. Point de malolactique ici afin de garder la nervosité attendue et les délicieuses notes d’agrumes, de muscats et de petits cailloux roulés. Outre les étapes habituelles (égrappage & foulage, macération pelliculaire à froid, pressurage, débourbage, fermentation alcoolique), notre blanc doit uniquement encore être collé avant la mise en bouteilles future des presque 90 flacons. Pour ce Phoenix Édition 2017, si le collage (clarification et sédimentation) est suffisamment convaincant, nous ferons l’impasse sur la filtration. En conséquence, le vin ne sera alors pas visuellement totalement translucide et cristallin, mais il aura comme avantage double d’être plus proche olfactivement et gustativement parlant d’un idéal recherché (les lies en suspension étant un support d’arômes), et de devoir être moins sulfité (traitement indispensable lors de chaque aération, soutirage, transfert, apport d’oxygène, …). D’ailleurs, pour rappel, le vin rouge n’est aussi jamais filtré en théorie pour garder un maximum de saveurs.
Avec l’équipe VINI, forte de nombreux vinificateurs nouveaux et anciens, je peux déjà vous dire que nous avons passé une période magnifique, intense, entre les 4 murs de notre chai quatre étoiles. Nous serons donc fiers et heureux de vous faire déguster, à vous tous sans qui il n’y aurait pas de fruits et donc pas de vin, ces deux millésimes 2017.